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17 mars 2023

LA LETTRE DU DEFI EAU ENERGIE N°11 : Le bilan carbone


Chaque jour, lorsque nous faisons nos achats, lorsque nous nous déplaçons ou nous cuisinons, nous avons un impact sur le climat.

Nos actions, en tant qu’individus, mais aussi celles des entreprises lorsqu’elles produisent les biens que l’on consomme, ont une conséquence principale : elles émettent des gaz à effet de serre (GES). Ces gaz à effet de serre sont des gaz présents dans l’atmosphère qui captent les rayons du soleil et maintiennent la Terre à une température suffisamment haute pour que la vie s’y développe. Seulement, depuis plusieurs décennies, ils s’accumulent et conduisent à ce que l’on nomme l’effet de serre, responsable du réchauffement climatique.
Le réchauffement global de la planète ne cesse de s’accélérer et pourrait dépasser les +4 degrés (par rapport au niveau de 1990) en 2100 si nous ne changeons pas profondément nos façons de vivre.

Mais, comment savoir par quoi commencer ? Quelles sont les activités qui émettent le plus de gaz à effet de serre et qu’il faudrait réduire voire stopper ? Connaissez-vous votre empreinte sur le climat ?

L'équipe Déclics



Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?


L’empreinte carbone est un calcul des émissions de GES associées à la consommation au sens large (demande finale intérieure) d’un pays, quelle que soit l’origine géographique de la production des biens et services destinés à satisfaire cette consommation. Cette approche se distingue de l’inventaire national du bilan carbone, qui ne mesure que les émissions sur le territoire. Par exemple en France, comme nous importons plus de produits que nous n’en exportons, notre empreinte carbone est supérieure à l’inventaire national. En 2017, avec 633 Mt CO2 éq, l’empreinte carbone présente un niveau supérieur à celui de l’inventaire national.

  • Voici le détail ci-dessous :

https://defis-declics.org/media/filer_public/1b/62/1b62fa3a-6411-4f9e-ab6d-80beddd0a75e/empreinte_carbone_inventaire_national.png

Pourquoi se soucie-t-on de ces gaz ?
Plus nous en rejetons, plus ils s’accumulent dans l’atmosphère et réchauffent la Terre.

Aujourd’hui, sa température moyenne a déjà grimpé de plus de 1,2 degrés par rapport aux années 1900. Suite aux derniers rapports du GIEC , les États du monde ont tranché fin 2015 lors de l’accord de Paris : il faut tout faire pour limiter la hausse nettement en-dessous de 2°, et faire au mieux pour la limiter à 1,5°.
Nous devons baisser nos émissions de gaz à effet de serre : en dioxyde de carbone (CO₂), le principal dont on entend toujours parler, mais aussi en méthane (CH₄), en protoxyde d’azote (N₂O), etc. Pour simplifier, un calcul savant permet de tout résumer à un « équivalent CO₂ », abrégé en « CO₂e » : une seule mesure pour les gouverner toutes. Et le « e » de de CO₂e n’est vraiment pas un détail : un voyage en avion Paris-New York émet 1 tonne de CO₂, mais 2 tonnes de CO₂e !

Un Français émet en moyenne 10 tonnes de CO₂e par an. Si vous découvrez seulement ce chiffre, vous risquez d’être secoué, car il va falloir en moyenne diviser par 5 vos émissions (au moins) ! En d’autres termes il va falloir réduire votre empreinte carbone de 10 t CO₂e à moins de 2 tonnes CO₂e par personne par an.



Concrètement, ça se passe comment maintenant ?👓


Voici en moyenne la répartition de nos émissions de GES par secteur :

https://defis-declics.org/media/filer_public/e5/dc/e5dcb5c6-b25a-4b55-8850-0ea9568d00c3/empreinte_carbone_2019.png

Vous vous demandez peut-être s’il est vraiment possible de vivre dans un pays développé en émettant moins de 2 tonnes de CO2e par personne par an ?
Ça demande quelques efforts, mais c’est possible et même satisfaisant, et d’autant plus si nos comportements sont valorisés au sein de la société. Surtout, ce n’est rien à côté des « efforts » qu’il nous faudrait fournir pour nous « adapter » à un monde avec plusieurs milliards de migrants, des guerres et des famines partout et une France dont l’habitabilité serait remise en question… À 2t de CO2e aujourd’hui, on peut travailler, utiliser internet, se déplacer partout en France, avoir un logement bien chauffé, des loisirs, des amis et respecter l’accord de Paris.

La bonne nouvelle, c’est que nous pouvons lutter sur tous les fronts ! Les actions que nous pouvons mener sont nombreuses et variées, comme tous les éco-gestes que vous avez découverts au cours de ce Défi.

  • Petit exemple avec l’alimentation :

https://defis-declics.org/media/filer_public/c5/03/c5035318-2af0-403a-a464-8eaadc85415e/gaz_a_effet_de_serre_alimentation.png

Classique sans doute, mais manger de la viande tous les jours amène assurément à dépasser les 2 tonnes. Un repas à « dominante animale » (steak-jambon-fromage) émet environ 7kg de CO2 d’après l’ADEME. Donc steak-jambon-fromage midi et soir, ça mène à plus de 5t de CO2e par an (sans parler des maladies cardio-vasculaires…et donc de l’impact sur les services publics ! ).
Un repas végétarien peut être synonyme de gourmandise. Ceux qui apprécient les falafels, les mezzés et houmous, le savent. Aujourd’hui la cuisine végétarienne et végane fait preuve d’énormément d’inventivité ! Il reste tout à fait possible de manger de la viande dans les grandes occasions sans que cela grève fortement notre budget carbone, comme l’ont fait nos ancêtres depuis longtemps (et ils avaient des métiers autrement plus physiques qu’aujourd’hui).

  • Consommer local, de saison, éviter le gaspillage alimentaire et réduire sa consommation de viande sont autant d’actions du quotidien qui aident énormément à réduire l’empreinte carbone.

Pour agir au plus près de son mode de vie actuel, il est essentiel de commencer par faire son bilan carbone. Calculer son empreinte carbone annuelle, c’est prendre en compte tout un ensemble de données liées à ses activités et à son mode de vie :

  • Transports : les déplacements quotidiens (voiture, bus, métro, tramway ou encore vélo) et les déplacements plus exceptionnels, par exemple par avion ou en train;
  • Maison et énergie : le type de logement (maison, appartement), sa surface, le nombre d’habitants, les appareils ménagers utilisés, le type d’énergie, de chauffage, d’isolation du logement etc... ;
  • Consommation et style de vie : le régime alimentaire, les appareils électroniques utilisés, les dépenses en vêtements et en produits pharmaceutiques, d’hygiène ou de beauté, le recyclage des déchets etc...).

Refaire le test en changeant certains paramètres permet de se représenter concrètement l’impact de ses choix. On peut aussi faire le test à plusieurs et comparer ensuite les différences ». Rouler dans une petite voiture ou un 4×4 n’a pas le même poids en termes d’émission de carbone. Prendre les transports en commun plutôt que la voiture pour aller travailler non plus…  Selon ses possibilités et contraintes, chacun peut identifier un ou plusieurs leviers d’action et choisir de manger moins de viande, en particulier moins de bœuf, et/ou renoncer à l’avion, et/ou renoncer à la voiture etc.


Exceptionnellement cette newsletter ne sera pas suivie du « Passage à l’acte » traditionnel, dans lequel nous vous proposions des éco-gestes.
En terme d’action, nous vous proposons de calculer votre bilan carbone. Il permet de découvrir ses habitudes les plus émettrices de gaz à effet de serre, de mieux comprendre son impact sur l'environnement, et d'agir pour le réduire !

  • Calculer son empreinte carbone grâce au questionnaire-calculateur de l’Ademe : https://nosgestesclimat.fr/simulateur/bilan .
    Connaître sa consommation annuelle d’électricité, de fuel, ses kilomètres annuels parcourus en voiture, permettra de répondre de manière précise aux questions sur les énergies consommées.

Il est également possible de s’inscrire à des animations et formations, organisées à distance ou sur sites :



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